Depuis 1998, parmi les différents événements, le département d’ethnologie  offre à ses inscrits, ainsi qu’aux étudiants des autres filières  et au public extérieur, le séminaire « Ordre naturel et bricolages humains » dirigé par Sergio Dalla Bernardina. Le thème fédérateur, choisi en raison de son caractère œcuménique, est celui du rapport à la nature – grande métaphore appréhendée dans ses nombreuses acceptions : de la nature « cadre physique » de l’anthropologie économique et de l’écologie culturelle, à la nature « pôle conceptuel » (dans la dialectique nature/culture), jusqu’au « retour à la nature » comme remise en cause  de l’ordre symbolique et lieu virtuel de dissolution du sujet (l’ « extase », la « transe », les différentes manifestations de « crise de la présence » analysées par l’anthropologie religieuse et l’ethnopsychiatrie). Au fil des années nous avons abordé des thèmes aussi disparates que la construction du non-humain  (« Figures de l’animalité »), la mystique du terrain (« Parfums et miasmes du terroir »)  la dialectique Nature/surnature. La référence aux notions de limite et de transgression nous a permis d’aborder les rapports de l’homme contemporain à son environnement comme autant de « faits de frontière ». Parmi les thèmes traités on peut évoquer « Le milieu naturel comme espace projectif » ; « Les apprentis sorciers » ; « Aux frontières du comestible » ; « Métamorphoses » ; « Races et destins » ; « Poétiques et politiques de l’espace » ; « Frontières historiques et frontières fantasmatiques ». « La domestication du Land Art »… .

Le cycle annuel poursuit deux objectifs complémentaires. Sur le plan heuristique, il se propose d’aborder les thèmes émergents de l’anthropologie contemporaine en collaboration avec d’autres disciplines et avec l’aide de spécialistes nationaux et internationaux. Sur le plan didactique il vise à former des chercheurs accomplis, capables d’étudier convenablement l’univers local, mais en mesure aussi d’appliquer leurs compétences à des réalités culturelles dépassant les confins régionaux.

Voici la problématique de l’année passée

« Ordre naturel et bricolages humains XXI » : « Bêtes chimériques et bêtes réelles »

Le séminaire de l’année 2018-2019 a été consacré au grand thème du rapport homme/animal. Nous nous sommes penchés sur  les relations que les humains entretiennent avec les non-humains mais aussi (et notamment)  sur des questions théoriques et méthodologique  concernant la démarche du chercheur, l’interdisciplinarité et la place des  sciences humaines dans le débat contemporain ».

Et voici la problématique de cette année :

Ordre naturel et bricolages humains XXII : « N’oubliez pas de vous souvenir … »

Cela fait un moment (au moins depuis les études pionnières de Maurice Halbwachs), que nous savons à quel point la fonction de la mémoire collective n’est pas seulement de garder des informations, mais aussi d’en supprimer. On sélectionne, on élimine, on met au propre. Parfois, comme nous le rappellent Eric Hobsbawm et Terence Ranger, on invente aussi, histoire de faire plus clair, plus beau et plus utile. Nous cherchons à oublier, par nécessité,   les événements traumatiques qui ont marqué notre vie. Nous aimerions oublier aussi – c’est tout aussi nécessaire et cela ne marche pas toujours – les traumatismes que nous avons infligés aux autres. Dans tous les cas, nous tenons à mettre de l’ordre dans nos souvenirs.  C’est pour donner un sens à notre parcours et pour transmettre l’essentiel.  Les historiens, les sociologues, les anthropologues, sont là pour nous faciliter la tâche – ainsi que  pour nous ramener à nos responsabilités.

Au cours de la première séance nous avons reçu l’ethnologue Sophie Bobbé

Vendredi 31 janvier nous allons recevoir la scénographe Florence Evrard

Le 7 Mars Evelyne Ribert a abordé la question de la mémoire collective dans une perspective sociologique

Séminaire « Ordre naturel et bricolages humains »