– Les objectifs de la formation
L’objectif de la L3 est d’initier les étudiants à la description et l’analyse critique des faits socioculturels.
Après une Licence d’ethnologie, l’étudiant aura les compétences nécessaires pour assurer des enquêtes qualitatives basées sur la méthode de l’observation participante. L’auto-réflexivité qu’il aura développée lui permettra de construire des objets de recherche pertinents, appropriés à l’étude d’une région ou d’une époque. Il aura aussi été formé aux normes rédactionnelles propres au monde de la recherche ainsi qu’aux processus de vulgarisation, de diffusion et médiation scientifique et culturelle.
Le stage (collectif et/ou individuel) est l’occasion pour renforcer les liens entre l’Université et le territoire en créant des ponts durables avec les communautés partenaires dans la perspective d’un enrichissement mutuel (étudiant, université, entreprise privée).
Parce que invité tout au long de son parcours à confronter la théorie et la pratique, les savoirs fondamentaux et ses propres expériences pratiques développées dans et en miroir du monde, l’étudiant développera une gymnastique de l’esprit qui lui permettra de mieux comprendre et répondre aux défis sociaux, économiques, écologiques et culturels.
– L’organisation de la maquette de formation
La formation s’articule autour d’une alternance entre les cours théoriques et les préparations concrètes au stage/terrain. La partie « terrain » du stage (sem. 6) est le point d’arrivée d’une préparation à la recherche concrète qui se déroule tout au long de l’année (ateliers et visites hors les murs). Cette UE 3 donne droit à 6 crédits (1/3 pour la réalisation du terrain, 1/3 pour le suivi des cours et la recherche des données théoriques et des sources bibliographiques et 1/3 pour la rédaction du mémoire). En cas d’incapacité à effectuer le stage, l’étudiant devra rédiger un mémoire complémentaire.
Les étudiants de L1 et L2 sont encouragés à suivre le séminaire de recherche du département d’ethnologie et la présence de ceux inscrits en L3 est obligatoire. Le séminaire se déroule à l’UBO environ toutes les quatre semaines, et convie des chercheurs et enseignant-chercheurs réputés à discuter d’une thématique différente chaque année (ex, l’homme et l’animal, bricolage humain, etc)
Pour préparer une possible entrée en L3 d’ethnologie, l’étudiant a deux possibilités :
- S’inscrire dans la licence de sociologie, en L1 et L2, où il suivra des enseignements de sociologie et d’ethnologie, notamment
- premier semestre : « Introduction à l’ethnologie », « Anthropologie du fait religieux »
- deuxième semestre : « Introduction à l’ethnologie II »
– troisième semestre : « anthropologie du corps », « Ethnologie du proche »
– quatrième semestre : « Ethnologie : patrimoine et autochtonie »,
2) S’inscrire dans une licence et suivre les enseignements transversaux UE3 & UE4 ainsi que les UE libres, notamment ceux proposés par les ethnologues :
– UE3, « Territoire, identité et tourisme »
– UE3 « L’homme et l’environnement »
– UE4 « La construction de la personne », « savoir et croire »
– UE4 « Autochtonie, nouvelles approches muséographiques » (cours qui introduit à la muséographie des aires culturelles américaines, africaines et océaniennes)
Le programme de la L3 est particulièrement riche et ambitionne à couvrir un large éventail de l’Anthropologie contemporaine
S1 : Anthropologie de la parenté
A. symbolique
A. de la nature
A. des techniques et cultures matérielles
Méthodes ethnologiques
Préparation au terrain
S2 : Anthropologie politique
Vers l’Anthropologie interprétative
Rhétorique de l’animalité
La tradition instrumentalisée
Anthropologie des frontières culturelles
Ethno-linguistique des aires celto-atlantiques
Socio-linguistique des aires celto-atlantiques
Terrain (1 semaine)
– Présentation générale des contenus
La formation se positionne dans le champ de l’anthropologie et, plus précisément, de l’ethnologie (telle qu’elle s’est développée, en France, sous l’impulsion de grands chercheurs et chefs d’école de renommée internationale tels Marcel Mauss, Marcel Griaule, Claude Lévi-Strauss, Maurice Godelier etc.). Elle s’inscrit résolument dans une perspective humaniste (au sein du débat épistémologique relatif aux modèles de référence dans les sciences humaines et sociales) tout en s’ouvrant aux sciences naturelles (notamment en matière d’environnement et de sciences cognitives). Son projet didactique vise une préparation à l’enseignement et à la recherche de type généraliste axée sur une connaissance approfondie de différentes réalités (par exemple française ou encore océanienne). A côté des cours fondamentaux le département propose des ouvertures dans le domaine de la sociolinguistique, de l’archéologie et de la sociologie urbaine.
Le département d’ethnologie représente la seule instance bretonne assurant une formation complète, de la L1 au doctorat (décernant donc, à la fin du cursus, un diplôme en ethnologie). Le département d’ethnologie est notamment porté par deux Professeurs habilités à diriger des recherches au niveau doctoral.
Voici quelques informations détaillées concernant la vision de la recherche et de l’enseignement qui caractérise notre formation et, par là, son positionnement.
L’objectif du département est double : il s’agit de mettre en valeur le potentiel anthropologique régional en l’harmonisant, par la spécificité des approches et des problématiques, avec l’ensemble des contributions scientifiques et didactiques offertes par notre discipline au niveau national et international, en mobilisant notamment le très riche fond conservé par la bibliothèque du CRBC. Mais il s’agit également de répondre à la demande telle qu’elle est formulée par le monde étudiant. Cette demande présente une double configuration. D’un côté elle porte sur l’exotisme, sur le désir de dépaysement associé à l’image de l’ethnologie. Une partie non négligeable des étudiants voit dans l’ethnologie une occasion pour rentrer en contact, intellectuellement et matériellement, avec les sociétés non-occidentales. Dans cette perspective, le recrutement d’une spécialiste des cultures océaniennes (et tout particulièrement de l’art aborigène), s’est révélé précieux. Ses compétences s’intègrent parfaitement dans la réflexion du département autour des grands thèmes de la rencontre avec l’altérité, de l’esthétique savante et vernaculaire, ainsi que de l’anthropologie du voyage (la Bretagne étant un observatoire idéal pour l’étude des grands voyages, des faits migratoires, du tourisme culturel etc.). Une partie tout aussi consistante de nos étudiants est en revanche intéressée par une branche désormais classique de l’ethnologie, à savoir l’ « ethnologie du proche » (une chose n’excluant pas l’autre et nous insistons sur ce point tout au long du cursus). Il s’agit d’un « proche » relatif, parce qu’il concerne l’étude des réalités locales, mais en les replaçant dans le cadre plus général d’une ethnologie de l’Europe. Beaucoup d’étudiants, en fait, portent leur intérêt sur l’anthropologie de l’autochtonie, des identités. Cet intérêt se décline à plusieurs niveaux : il concerne les dynamiques identitaires et donc les processus de construction des identités collectives (inutile d’insister sur le fait que la Bretagne est un lieu particulièrement approprié pour l’étude de cette problématique). Cette dimension est abordée dans une variété d’expression : muséologique, politique, symbolique. Le recrutement récent d’un Professeur venu de l’Université de Corse, terrain qu’il a longtemps interrogé et qu’il conjugue avec des voyages réguliers en Iakoutie (Fédération de Russie), permet d’envisager la question des minorités sous de multiples facettes.
Il concerne aussi, bien évidemment, les manifestations concrètes de l’enracinement dans un territoire : manifestations spirituelles (que l’on songe à l’intérêt non seulement local pour la musique et pour la danse bretonnes et, plus largement, pour un folklore qui se présente, encore aujourd’hui, comme un lieu d’investigation particulièrement prometteur). Mais on ne peut pas penser le patrimoine immatériel sans ses liens avec le patrimoine matériel ; les étudiants intéressés par l’architecture rurale, les techniques traditionnelles, les savoir-faire locaux sont nombreux. Cette dimension classique du savoir ethnologique joue un rôle central dans l’offre du département. Et ceci, d’autant plus que l’étude du paysage et de l’architecture traditionnelle est aujourd’hui indispensable pour comprendre la contemporanéité et ses enjeux : les différents processus de patrimonialisation, l’urbanisation et la « mise en tourisme » des campagnes, etc.
Des responsables de structures culturelles nous soulignaient encore récemment la spécificité des étudiants issus d’une formation ethnologique, qui sont capables de travailler sur des archives, d’identifier leur potentiel scientifique et même, dans un second temps, de les valoriser par le biais de montages de projets culturels. C’est dans cette perspective de valorisation des sciences sociales que le département d’ethnologie s’intéresse de plus en plus aux nouvelles technologies : mise en ligne de certains contenus de cours sur la plateforme moodle, réflexion sur l’enseignement à distance (en lien avec les chercheurs travaillant en dehors du territoire local).